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Evaluer une méthodologie et une pratique en impliquant ses acteurs

Séminaire 4 – Stratégies du développement - Capitalisation et évaluation des expériences

Comment remettre en question, puis changer, ses méthodes et ses façons d’être afin de ne pas gêner les stratégies (tâtonnantes) successives des organisations ?

- Le cas des organisations paysannes.

Développement et recherche-action : stratégie et pratiques, du global au local
Un cycle de formation à la lumière de l’anthropologie et de la sociologie appliquée.

Evaluer, suivre, « monitorer », un accord se fait au sein des acteurs du développement : le processus est aussi important que le résultat, le Nord n’a pas de leçon à donner, si ce n’est de ses erreurs, pour éviter à ses partenaires qu’ils les reproduisent.

Bernard Lecomte nous interpelle en acceptant, lui l’expert, de bousculer ses propres balises protectrices, ses propres limites, sa propre position de celui qui conduit une évaluation dite externe et, à ce titre, présentée comme fiable, véritable car « objective » et non « impliquée ».

Il ne parle d’évaluation participative, ou de critères d’évaluation, paramètres qui maintiennent la frontière entre le monde institutionnel du « projet » et la réalité même sur laquelle il tente de s’inscrire… ou de s’incruster.

Il parle d’implication. De l’implication de tous les acteurs. Et donc de lui-même aussi, en tant qu’évaluateur acceptant de soumettre des certitudes aux occasions de rupture et de renaissance.

Il ne parle pas de ce qui est bon, reproductible, exemplaire, « bonne pratique », modèle reproductible. Il parle au contraire de ce qui questionne, de la prise de conscience des effets nuls ou négatifs que peuvent comporter une action, un projet.

Ce qui contredit l’apparente efficacité du projet, de sa merveilleuse capacité de prévoir, de planifier. Il parle du laissé pour compte, des laissés pour compte, la majorité souvent. Il parle de l’essentiel. Il parle du regard posé sur les choses par ceux qui les vivent.

Pratiquer l’écoute individuelle retransmise collectivement, relayer les questionnements de la base vers le sommet. La proposition est bien à l’opposé des exigences des commanditaires de rapports d’évaluation, qui souvent ne seront pas lus, sauf la seule page des recommandations de « l’expert ». Suivi, évaluation ? Une méthodologie ? La méthode, nous dit Bernard Lecomte, prend forme au sein d’un contexte, est soumise à des contraintes, sert de multiples desseins, ceux de l’évaluateur, de sa corporation, du bailleur, du groupe concerné.

Et si la méthode, et si le choix de l’évaluateur, faisaient place au dessein du groupe concerné, et si l’implication de celui-ci était la clef d’une évaluation au service de son propre développement ? Après la prise de conscience, l’initiative, la créativité, la responsabilité, l’implication. Voilà une énergie nécessaire au changement pour qu’il vienne de ceux-là mêmes qui le veulent pour tous et pour eux mêmes.


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