« J’ai eu l’avantage en tant que fondateur et ancien président du Plan Vert, de collaborer étroitement avec le Père Lebret et la mission Irfed au Liban. Aussi, j’ai lu et relu avec grande attention, les très importants propos du célèbre intellectuel M. Stéphane Hessel, sur le conflit Israélo-Palestinien. Il dresse ainsi un tableau très clair de la situation présente et un diagnostic assez complet.
J’aurais cependant espéré que cet illustre humaniste propose également une solution à ce problème qui s’éternise et envenime la région et le reste du monde, les amenant à des dangers jamais envisagés par le passé, même lointain. Mais une solution est-elle possible dans l’état actuel ?

Pourtant, les Arabes reconnaissent volontiers les grandes qualités des Juifs sur tous les plans : scientifique, économique, financier, artistique, social, etc. et leurs réalisations humanitaires dans le monde entier.
Les Arabes ou les Musulmans n’ont jamais été les ennemis des Juifs dans l’histoire ancienne, ils cohabitaient ensemble au Moyen-Orient, même à la Mecque ou à Médine, appelée alors Yathreb, où un cimetière Juif est encore vénéré et très respecté. Durant les persécutions des Juifs en Espagne, ces derniers se sont réfugiés en Turquie Musulmane et les Juifs se trouvaient dans tous les pays Arabes du levant et d’Afrique du Nord en excellente situation.

Dans les années 50 je me trouvais en visite au Roi d’Arabie et fut accueilli par son fondé de pouvoir économique, M. Spitzer que j’ai reconnu être Juif Américain !
Egalement, j’ai vu auprès S.M. Mohammed V, roi du Maroc, un Ben Saïd, juif marocain responsable du domaine Royal. Plus encore, j’ai eu comme adjoint dans ma fonction de directeur des eaux et forêts du Liban dans les années 50, le fils du grand Rabin de Beyrouth, lequel a été souvent chargé par les délégués Arabes à des conférences techniques internationales d’être leur porte-parole !

Le conflit actuel n’a jamais été Israélo-Palestinien, ou Judéo-Musulman, mais Sioniste-Islamiste, et c’est ce qui est grave car il déborde la région. On a vu ses effets à New York, Madrid, Londres, Téhéran…
Ces deux peuples sont bien de la même race, Sémitique et tous deux Monothéistes, ce qui veut dire qu’ils ont le même Dieu, qu’ils adorent et lui sont entièrement soumis ?

Une fraction seulement des Juifs, les Sionistes sont restés prisonniers des écritures d’il y a trois mille ans et ne veulent s’en dégager. Ils se distinguent ainsi par leur apparence, leur habillement, leur comportement, leur alimentation, leurs ambitions… Ils rêvent de posséder la Palestine toute entière, avec Jérusalem pour capitale et de vastes territoires au-delà du Jourdain, en Syrie, en Jordanie et en Iraq : Ur, Uruk, Lagash, Naphtali, Gad, Reuben, tout ce qui appartint jadis aux douze tribus d’Israël.
Ils rêvent de reconstituer le Royaume de David, des douze tribus d’Israël, le royaume d’Israël de jadis et la patrie d’Abraham. D’autres croient que leurs visées vont plus loin encore.

Cet extrémisme Sioniste a engendré une intense réaction Arabe et surtout Musulmane, qui a donné naissance à l’Islamisme, développé d’abord dans les écoles coraniques et commandé par les moutaweh, gardiens de la foi, qui sévissent par la force contre toute femme montrant un brin de cheveux ou toute personne trouvée mangeant ou buvant durant le mois Ramadan…
Comme corollaire, ce fut la généralisation des signes extérieurs du fanatisme, « Burka », prières cinq fois par jour, voile islamique, jeûne durant Ramadan… qu’on ne voyait presque pas il y a un siècle ! Mais les plus extraordinaires résultats de cette endoctrination sont ces centaines de jeunes gens et de jeunes filles, inscrits comme volontaires sur les listes des candidats au suicide, des Kamikazes au service de Dieu. Mais de quel Dieu ?

C’est le développement de ces courants extrémistes rattachés à des confessions distinctes à l’intérieur de la communauté musulmane : Sunnites, Chiites, Wahabites, ou autres connue sous le nom d’Al Kaéda, de Ben Laden, Talibans, Fedayins… ou de plusieurs courants secrets qui se font connaître par leurs méfaits, partout dans le monde.

La querelle est devenue une « Querelle des Dieux », mais de quels Dieux ?
Personne ne réalise que Juifs, Musulmans ou Chrétiens, ont le même Dieu !

Est-il possible de concevoir la vie au temps de l’internet, du numérique, des voyages interstellaires… comme les aïeux l’ont conçue ou écrit, il y a tant de siècles ?

Tout le monde a compatit avec le malheur des Juifs durant la dernière grande guerre ; il y a près de 19 000 000 de Juifs dans le monde, est-ce qu’un si petit foyer juif en Palestine déjà surpeuplée représente la solution idéale pour les Juifs ?

Ce peuple a eu un problème grave avec Hitler en Allemagne, mais ailleurs, ils sont plus de 5 000 000 à New York où ils ont donné des gouverneurs, des professeurs des doyens d’Universités, des banquiers, des industriels, des artistes célèbres…
A Paris, Londres, Los Angeles… partout les Juifs ont été parfaitement intégrés au pays d’accueil, comme l’ont été les émigrés Libanais, Syriens, Palestiniens, Iraquiens etc…

En 2002, tous les Arabes ont voté à l’unanimité la proposition du roi Abdallah pour la paix avec Israël, basée sur le concept de deux états Palestinien et Israélien, vivant côte à côte et approuvé par la majorité des pays du monde, y compris l’Amérique alliée d’Israël !

Avant 1948 les Juifs s’adonnaient à l’achat à prix forts des terres en Palestine et les Palestiniens qui estivaient dans mon pays, étaient perçus comme les plus riches estivants. Ce n’est que quand les sionistes ont préféré les déposséder par la force des armes que l’entente judéo-arabe a été torpillée.
Personnellement, j’ai accueilli à Beyrouth le directeur de la Bank of America, M. Geadah, chassé de son domicile à Jérusalem à quatre heures du matin, en pyjama et pantoufles.

Personnellement, je crois qu’il faut laisser les Dieux se quereller, si c’est une querelle de Dieux, éloigner de la politique les religieux des deux bords, Juifs ou Musulmans, pour que ces deux peuples puissent vivre en paix et prospérité et contribuer par leur savoir et leur avoir, au bien de l’humanité. »

Malek Basbous