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La République au défi de la Guadeloupe

N°372 - mars 2009

par Louis-Auguste Joint(1)
avec un libre-propos de Lily Razafimbelo


pour vous procurer le numéro 372, mars 2009, de la revue développement et civilisations, vous pouvez nous contacter.
(Prix de vente au numéro : 4 € ou 7 CHF ou 7 US$, frais de port compris. Abonnement annuel, 10 N°s/an : 38 €, ou 60 CHF, ou 60 US $).

Éditorial

par Richard Werly

Le début de l’histoire

Le temps qui passe pulvérise les concepts. Lorsque la guerre froide s’acheva par la victoire du camp occidental et l’implosion de l’ex-URSS, certains parlèrent hâtivement de la « fin de l’histoire ». Le monde ne connaîtrait plus jamais deux blocs antagonistes. La démocratie, portée par l’économie de marché, déferlerait comme une vague sur toutes les latitudes. Le glacis du passé se refermerait sur les convulsions idéologiques d’antan.

On sait ce qu’il advint. Tout comme on commence à comprendre, aujourd’hui, que la décolonisation n’a pas sonné la fin de notre histoire. Car, osons le mot dans la foulée de l’analyse de Louis-Auguste Joint : le conflit guadeloupéen, dont l’issue demeure encore incertaine, a, en lui, une part d’héritage colonial. La République, malgré la départementalisation, a raté dans l’île le défi du transfert d’autorité. La métropole, aimant pour les talents insulaires, reste source de frustrations et de rancœurs.

Il ne s’agit pas de juger. Chaque conflit social a des racines complexes. Chaque protagoniste du dossier guadeloupéen a des antécédents, des explications et, sans doute, des circonstances atténuantes. Mais ne croyons pas que les plaies du passé se cicatriseront à coup de repentance ou, pire encore, de refus de reconnaître les erreurs d’hier, y compris lorsqu’elles s’écrivirent avec le sang des peuples exploités.

La crise économique mondiale, la poussée des pays émergents, les aspirations guadeloupéennes et malgaches nous le prouvent en ce printemps 2009 : « La fin de l’histoire » était une illusion. Nous sommes juste au début.

Notes

[1] - Louis-Auguste Joint, haïtien, est sociologue, enseignant de Philosophie et de Lettres modernes, chercheur et écrivain. Il est l’auteur de Système éducatif et inégalités sociales en Haïti (éditions l’Harmattan, 2007), et de Éducation populaire en Haïti(éditions l’Harmattan, 1996). Il vit à Gourbeyre, en Guadeloupe, et milite à la Ligue des droits de l’homme - section de Guadeloupe, à la Fédération d’associations franco-haïtiennes de Guadeloupe, à la Coordination haïtienne Tèt Kolé de Guadeloupe.


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